Savoir-Faire

Mon parcours m’a amené à Limoges en septembre 1996.
Pendant 7 ans, j’ai pu apprendre et exercer le métier de décoratrice sur porcelaine en entreprise.
En 2004, j’ai dû quitter cette ville. Mais j’en garde un savoir-faire, des fournisseurs et surtout l’amour de mon métier qui me porte en tant qu’artisan d’art.
Mes décors sont donc réalisés de manière traditionnelle: Je peins à partir de couleurs vitrifiables pour porcelaine (émaux finement broyés dont la couleur dépend des oxydes métalliques qui les composent). Je les délaie à l’essence de térébenthine «grasse» et «maigre».
Les différents dosages possibles entre ces deux formes de térébenthine, me permettent d’avoir un large choix de rendus selon le décor imaginé. J'utilise également de l'or mat et du platine brillant.
En décor sur porcelaine, il y a peu de différences entre les couleurs avant et après cuisson. La difficulté est de peindre en couches suffisamment fines pour que la couleur n’écaille pas après cuisson. Il faut aussi bien connaître ses couleurs : certaines, comme les noirs, sont difficiles à obtenir soutenues; d’autres, comme les pourpres risquent de ne pas être assez développées; parfois lorsque l’on mélange deux couleurs, l’une des deux ressort plus que l'autre à la cuisson; les rouges et les jaunes ne sont pas miscibles…
La manière de prendre la couleur dans le pinceau et de la « poser », varient également selon le rendu souhaité. Comme les couleurs ne nécessitent pas toutes la même température de cuisson, je dois organiser mon travail en tenant compte de contraintes techniques et des différentes températures supportées par les couleurs employées. La plupart des couleurs cuisent autour de 800°C.
Cependant, les pourpres se développent à partir de 820°C alors que les rouges et les ors ne doivent pas dépasser 790°C. C’est pourquoi, même pour un décor assez simple, il y a souvent plusieurs cuissons. Enfin, j’ai à disposition de nombreuses formes et tailles de pinceaux correspondant à différentes techniques. C’est la maîtrise de cet ensemble de paramètres qui constitue mon savoir-faire.
Mais le décor sur porcelaine reste un « Art du Feu » et la cuisson garde toujours sa part d’incertitude et de magie ...